La coalition au pouvoir en Ethiopie est décidée à mettre un terme au conflit régional avec l’Erythrée voisine, après la décision du nouveau premier ministre Abiy Ahmed, annoncée mardi, et qui a été accueillie avec joie des deux côtés de la frontière.
En prenant la décision de mettre en œuvre l’accord de paix avec l’Erythrée, deux mois seulement après son investiture, le nouveau premier ministre veut se donner les moyens de sa politique. En tête de ses priorités figure la réforme de l’économie à travers la libéralisation des structures économique de l’Ethiopie, qui compte 100 millions d’habitants.
Parallèlement, Abiy Ahmed se fixe pour objectif la normalisation politique, illustrée par la récente levée de l’Etat d’urgence, qui avait été décrété en février dernier sur fond de protestations sociales meurtrières.
Depuis près de deux décennies, le conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie a fait plus de 80 000 morts et plusieurs autres milliers de déplacés. A l’origine de ce différend, l’accession à l’indépendance de l’Erythrée en 1993.
Le petit pays ayant accès à la Mer Rouge avait à l’époque réussi un coup de force en amputant l’Ethiopie de son unique couloir donnant sur le Mer. Depuis, les gouvernements éthiopiens successifs ont tenté en vain de récupérer une partie du territoire érythréen en repoussant la ligne de démarcation.
Aujourd’hui, en annonçant l’application de l’accord de paix, Addis-Abeba met un terme à l’un des plus vieux conflits de la Corne de l’Afrique.