Les voix des femmes éclatent contre le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et son rival Riek Machar, pour leur responsabilité dans la perpétuation de la guerre civile dans le pays, alors qu’un énième cessez-le-feu a volé en éclats quelques jours seulement après avoir été signé la semaine dernière.
Lors d’un déplacement mardi 3 juillet à Juba, Amina J. Mohammed, la vice-secrétaire générale des Nations unies, a rencontré des femmes du Soudan du Sud pour écouter leurs « souffrances, colères, frustrations et espoirs ».
Accompagnée de Bineta Diop, l’envoyée de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, Amina J. Mohammed a déclaré à des femmes sud-soudanaises vivant sur le site de protection des civils de Wau, à quelque 650 km au nord-ouest de Juba: « Les dirigeants au Soudan du Sud doivent changer, être responsables et rendre des comptes pour la paix au Soudan du Sud ».
Ces accusations de l’ONU interviennent alors que Riek Machar, l’ancien vice-président sud-soudanais qui a basculé dans la rébellion après avoir été limogé par le président Salva Kiir, a accusé les forces fidèles à ce dernier de violation de l’accord signé mercredi.
Le cessez-le-feu devait entrer en vigueur à partir samedi dernier, or c’est ce même jour qu’une attaque présumée de l’armée régulière contre un campement de miliciens rebelles, a eu lieu dans les zones de Wau et Mboro.
Le Président Salva Kiir et Riek Machar avaient convenus mercredi à Khartoum d’un cessez-le-feu « permanent », obtenu sous la pression de l’ONU qui avait enjoint aux deux protagonistes de parvenir à un « accord politique viable » avant fin de juin sous peine de sanctions.