Alors que les parties au conflit au Soudan du Sud sont parvenues à un accord pour partager le pouvoir et mettre fin à une guerre civile dévastatrice, l’ONU s’apprête à imposer un embargo militaire dans le pays afin d’éviter de nouvelles violences, tout en dénonçant de « graves violations des droits de l’Homme commises par les forces gouvernementales.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se prononcer sur l’embargo sur les armes dans les prochains jours et ce, malgré la réticences des sud-soudanais et une partie de la communauté internationale. Mais, plusieurs pays au sein du Conseil de Sécurité n’approuvent pas ce projet défendu par les Etats Unis.
Il s’agit notamment de la Russie, de la Chine et de l’Ethiopie. Les trois pays plaident pour ne pas renforcer le régime général des sanctions afin de ne pas mettre en péril l’accord de paix obtenu grâce à la médiation de pays africains voisins.
Les Etats Unis, principal acteur dans ce projet d’embargo militaire, pensent à l’inverse qu’il faut accroître la pression sur les protagonistes de la guerre dans le pays, le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar qui vient d’obtenir le poste de vice-président, dans le cadre de l’accord de paix.
Pour Washington, les violences au Sud Soudan pourraient à nouveau resurgir si les parties au conflit continuent à disposer des moyens militaires.
Ces développements interviennent alors que les Nations Unies ont accusé mardi des membres des forces gouvernementales d’avoir tué, en avril et mai derniers, plus de 230 civils et violé 120 femmes, au cours d’attaques contre des villages tenus par la rébellion.
Dans un rapport, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a dénoncé de « graves violations des droits de l’Homme et des abus au regard du droit humanitaire international pouvant s’apparenter à des crimes de guerre ».