Test réussi pour le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, dont le parti l’Union Pour la République (UPR), est arrivé largement en tête au premier tour des élections législatives, régionales et municipales d’il y a une semaine, devançant les islamistes et l’opposition radicale, dans une étape décisive avant l’élection présidentielle de 2019.
Sur les 157 sièges au parlement, l’UPR a remporté 67 contre 14 pour le parti Tawassoul, (opposition islamiste). Quant au Rassemblement des forces démocratiques (RFD) de l’opposant de toujours, Ahmed Ould Daddah, et l’Union des forces du progrès (UFP) de Mohamed Ould Moloud, ils ont obtenu trois députés chacun.
Parmi les députés également, le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah, en prison pour une plainte déposée contre lui par un journaliste. Il s’agit pourtant d’une déception pour l’opposition qui a dénoncé une « mascarade » électorale et une « fraude massive », alors que ces résultats risquent de creuser sa marginalisation politique, elle qui avait boycotté les législatives de 2013.
Le second tour est prévu le 15 septembre pour départager les partis en lice sur 22 sièges. Au niveau des conseils régionaux et des communes, il reste encore respectivement neuf et 111 sièges à conquérir, alors que l’UPR y est également majoritaire.
La bataille électorale pourrait encore être serrée entre l’UPR et les islamistes de Tawassoul au vu du taux de participation de 73,4% annoncé par la commission électorale nationale indépendante (Céni) pour le premier tour.
Mais ce que l’opposition craint le plus, c’est que la majorité présidentielle procède à une révision de la Constitution au cas où elle obtient plus de deux tiers des voix au Parlement. Dans ce cas, la tentation serait grande pour le président Ould Abdelaziz de briguer un troisième mandat, contrairement aux assurances de la majorité qui promet le départ du chef de l’État à l’issue de son deuxième mandat comme le prévoit la Constitution.