Les deux attaques terroristes de samedi dans deux villages de l’Est du Burkina Faso, qui ont fait neuf morts parmi les civils, montrent que cette partie du territoire burkinabè est en train de s’enliser dans la violence djihadiste, encouragée par la faible présence des forces gouvernementales ou de celles du G5 Sahel dans cette région.
Samedi matin, presque simultanément, des individus armés qui n’ont pas encore été identifiés, ont fait irruption dans les villages de Diabaga et Kompienbiga, tuant neuf personnes et en blessant trois autres, parmi lesquelles figure un chef religieux.
Depuis le début de l’année, les attaques terroristes dans cette région frontalière du Niger se multiplient. Le 28 août, une attaque contre des gendarmes à Pama, avait fait huit morts parmi les forces de sécurité et les militaires accourus à la rescousse.
Au total, une douzaine d’opérations terroristes ont eu lieu depuis début 2018. Les attaques n’ont pas été revendiquées, mais les forces de sécurité burkinabè soupçonnent la naissance dans la région d’un nouveau noyau de l’EIGS, l’État Islamique au Grand Sahara.
Des éléments de ce groupe se seraient retirés du Mali où ils subissaient une forte pression de la part des forces maliennes et de la force française Barkhane, pour se redéployer dans l’Est du Burkina Faso.
Dans cette région, faiblement couverte par les forces burkinabé ou celles du G5 Sahel, les islamistes armés tentent de constituer de petites cellules mobiles en puisant dans le réservoir de jeunes désœuvrés et largement touchés par la propagande djihadiste.