Au Mali, Niger, Burkina faso et Tchad, les groupes djihadistes ont accru leurs attaques meurtrières au cours des derniers mois, profitant de la faiblesse des armées locales et des hésitations de la force anti-terroriste régionale du G5 Sahel, dont l’entrée en action, maintes fois annoncée, tarde à se concrétiser sur le terrain.
Mercredi, des éléments de Boko Haram ont attaqué des militaires tchadiens dans la région du lac Tchad. Huit soldats et plus d’une quarantaine d’islamistes armés ont été tués.
Cette recrudescence des attaques terroristes n’est pas le seul fait de Boko Haram, qui concentre ses opérations dans le Nord du Nigeria et les zones proches des pays voisins (Tchad, Niger et Cameroun). D’autres groupes djihadistes élargissent leurs opérations au Mali et, plus récemment, au Burkina Faso.
Profitant de la faiblesse d’armées dramatiquement sous-équipées et d’une force du G5 Sahel qui se fait attendre, les groupes djihadistes ont repris de la vigueur. Un activisme qui s’est fait sentir depuis que deux principaux groupes djihadistes ont pu se procurer de nouvelles armes et de matériel militaire avancé dans le sud de la Libye.
Il s’agit de deux formations liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique et qui sont dirigées par les chefs djihadistes Iyad Ag Ghali (GSIM- Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et Abou Walid al-Sahraoui, un ancien du polisario (EIGS- État islamique dans le Grand Sahara).
C’est à cause de ce vide inquiétant que la force française Barkhane a multiplié ses raids aériens contre les groupes djihadistes au cours des dernières semaines, à l’image de la frappe aérienne menée, mercredi 10 octobre, dans le nord du Burkina Faso après l’attaque meurtrière contre un détachement de gendarmerie.