Human Rights Watch a dénoncé ce jeudi 21 février que les forces de sécurité de la République démocratique du Congo (RDC) ont tué 27 jeunes et adolescents et ont fait disparaitre 7 autres au cours d’une opération policière anticriminelle à Kinshasa, entre mai et septembre 2018.
Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, les policiers, parfois en tenue civile, ont arrêté sans ordre ou mandat judiciaire des personnes soupçonnées d’appartenir à des gangs criminels appelés « kalunas » qui rentraient chez elles la nuit.
Dans d’autres cas, certains ont été tués à l’aube avec les yeux bandés laissant leurs corps près de chez eux, selon HRW qui a interrogé 80 témoins, parents, membres de la famille, travailleurs sociaux, médecins, activiste et membres du gouvernement.
Ces « exécutions extrajudiciaires » et « disparitions forcées » ont eu lieu entre mai et septembre 2018 dans les banlieues de Kalamu, Kisenso et Limete, dans la capitale congolaise, dans le cadre de l’opération « Likofi IV ».
Certaines des personnes tuées avaient entre 16 et 17 ans et l’une des victimes était un garçon de 15 ans.
Ces faits ne sont pas inédits, car lors des opérations précédentes de Likofi, depuis la première d’entre elles, en 2014, l’organisation avait déjà signalé au moins 51 jeunes tués et 33 disparus.
HRW demande qu’avec l’arrivée d’une nouvelle administration dirigée par le président Felix Tshisekedi, vainqueur des élections du 30 décembre et successeur de Joseph Kabila, qu’il soit mis fin à ces abus de la part de la police qui viole les droits de l’homme.
« La nouvelle administration doit mettre fin aux campagnes policières abusives et œuvrer pour que les auteurs de ces crimes odieux fassent l’objet d’enquêtes et de poursuites », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe de HRW Africa.