Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, le président érythréen, Isaias Afwerki, et le président du Sud-Soudan, Salva Kiir se sont réunis le lundi 4 mars à Djuba.
Ce sommet tripartite a été consacré à la consolidation de la paix dans la région, les moyens de renforcer le processus de paix au Soudan du Sud, la promotion de la coopération économique et le développement des infrastructures dans les trois pays.
Cette visite d’une journée des dirigeants éthiopien et érythréen revêtait également une forte portée symbolique, les deux hommes ayant décidé mi-2018 de faire la paix après une guerre meurtrière entre 1998 et 2000 suivie de 18 ans de tensions et de guerre froide.
D’après le ministre sud-soudanais, l’entretien tripartite a aussi porté sur les moyens d’inclure à l’accord de paix des parties au conflit non-signataires, tels le groupe rebelle de l’ancien influent général Thomas Cirillo Swaka ou celui de l’ancien chef de l’armée Paul Malong.
Le ministre a précisé que l’envoyé spécial pour le Soudan du Sud de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD – groupe régional réunissant huit pays de la région), Ismail Wais, devait rencontrer Thomas Cirillo et Paul Malong respectivement les 8 et 10 mars à Addis Abeba.
Le général Thomas Cirillo avait démissionné de l’armée en février 2017, accusant le président Salva Kiir de « nettoyage ethnique » et d’avoir progressivement transformé l’armée gouvernementale en une armée « tribale ». Il avait dans la foulée créé le Front national du Salut (NAS). Tombé en disgrâce en mai 2017, l’ex-chef de l’armée Paul Malong avait annoncé la création de son groupe rebelle en avril 2018, le Front uni du Soudan du Sud (SS-UF).