Treize personnes, dont 12 par contumace, ont été condamnées à la prison à perpétuité par un tribunal de l’est de la Guinée.
Ces personnes sont inculpées pour l’assassinat par balle d’un prédicateur saoudien en janvier 2018, selon des sources judiciaires.
L’assassinat de ce Saoudien, membre d’une mission de prédication et de construction de mosquées dans cette région frontalière du Mali et de la Côte d’Ivoire, avait été imputé à un groupe de chasseurs traditionnels.
Au lendemain du meurtre, dans le village de Kantébalandougou, un chef des chasseurs locaux avait été assassiné à son tour à coups de poignard.
Parmi les 13 prévenus, un seul a comparu, les autres ayant pris la fuite, notamment vers la Côte d’Ivoire et d’autres pays voisins, selon une source proche du tribunal de Kankan.
« Seul Moussa Kanté, le cerveau de l’affaire, a comparu devant le tribunal, plaidant non coupable », a déclaré à l’AFP le juge, Kpoulomou Gbamon.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le Saoudien avait organisé un prêche « en compagnie de deux de ses compatriotes, prêche qui n’a pas été du goût d’une partie de la population locale, notamment des chasseurs traditionnels qui ont monté une embuscade contre lui », avait affirmé à l’époque une source de sécurité, sans pouvoir en préciser la teneur.
Les groupes wahhabites d’inspiration saoudienne, pratiquant un islam rigoriste, se développent en Afrique de l’Ouest, notamment depuis les années 1990 en Guinée, sous l’influence de jeunes formés dans les systèmes éducatifs arabes.
Le phénomène se traduit par la propagation du port du voile intégral, dans ce pays musulman à 85% avec un islam réputé tolérant.