RDC : Le M23 annonce un retrait d’Uvira sous pression américaine

Le groupe armé M23, accusé d’être soutenu par le Rwanda, a annoncé mardi son intention de retirer ses combattants de la ville d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), à la suite d’une demande formulée par Washington. Cette décision intervient après que les Etats-Unis ont dénoncé une « violation manifeste » de l’accord de paix récemment signé entre Kinshasa et Kigali.

Après avoir pris le contrôle de Goma en janvier puis de Bukavu en février, le M23 a lancé début décembre une nouvelle offensive dans la province du Sud-Kivu, le long de la frontière avec le Burundi. Cette avancée s’est produite au moment même où la RDC et le Rwanda concluaient à Washington un accord visant à apaiser les tensions, sous médiation américaine.

Mercredi dernier, les combattants du M23 se sont emparés d’Uvira, une ville stratégique de plusieurs centaines de milliers d’habitants, leur permettant de contrôler un point clé de passage entre la RDC et le Burundi, allié militaire de Kinshasa. Cette offensive a suscité de vives réactions à Washington. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, avait averti qu’une réponse serait apportée à toute entorse à l’accord, tandis que l’ambassadeur américain à l’ONU accusait Kigali de faire basculer la région vers une guerre ouverte.

Dans un communiqué, Corneille Nangaa, chef de la branche politique du M23, a indiqué que le mouvement allait procéder à un retrait unilatéral  de ses forces d’Uvira, conformément à la demande de la médiation américaine, sans toutefois préciser de calendrier. Il a présenté cette initiative comme un geste de bonne foi destiné à favoriser la réussite du processus de paix, appelant à la démilitarisation de la ville, à la protection des civils et au déploiement d’une force neutre.

Le Rwanda continue de nier toute implication directe, malgré les accusations américaines faisant état du déploiement de milliers de soldats rwandais dans l’est congolais. De son côté, le M23 rejette tout lien avec Kigali et affirme lutter pour renverser le régime du président Félix Tshisekedi.

L’offensive sur Uvira a provoqué une grave crise humanitaire, avec des dizaines de morts, plus d’une centaine de blessés et plus de 200 000 déplacés, selon l’ONU et des ONG. La région, riche en minerais stratégiques, reste l’un des foyers de violence les plus persistants du continent africain.