Des habitants de Bamako avaient entamé mercredi dernier un sit-in pour protester contre l’installation dans la capitale malienne du nouveau quartier général (QG) de la force conjointe de l’organisation régionale G5 Sahel.
Le QG de cette force lancée en 2017 par le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) à Sévaré, dans le centre du Mali, a été frappé le 29 juin dernier par une attaque armée et a déménagé par la suite à Badalabougou, un quartier de Bamako.
Après avoir barré la route menant au QG, situé au pied d’une colline, les manifestants ont installé une habitation de fortune devant l’entrée.
« Nous ne voulons pas du G5 ici. Leur objectif est de lutter contre les terroristes. Ils n’ont qu’à prendre la direction du nord du Mali, et non venir rester à Bamako », a déclaré à la presse Mariam Keïta, représentante des femmes de militaires maliens, et l’une des organisatrices du sit-in.
« Il faut que les militaires du G5 partent au front. Ils ne doivent pas rester ici », a affirmé de son côté Maïmouna Kanté, veuve d’un militaire tué dans le nord du Mali.
Ousmane Traoré, responsable d’une association de jeunes du quartier co-organisatrice du rassemblement, a indiqué craindre que la présence de ce QG n’y attire des attentats, comme celui de Sévaré en juin. « Ici nous ne sommes que des civils. Et s’il y a des attentats, les victimes seront des civils », a-t-il affirmé.
Dans son dernier rapport sur cette force, publié le 6 mai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres fait état de la signature d’un accord avec les autorités maliennes « par lequel un siège provisoire a été mis à la disposition de la force conjointe au mess des officiers à Badalabougou ».
« Au 18 mars, 75 % des membres des contingents étaient déployés », selon M. Guterres, ajoutant que « des contributions d’un montant d’environ 430 millions d’euros ont été annoncées à l’appui de la force conjointe ».
Le G5 Sahel a été créé en 2014 à Nouakchott où est basé son secrétariat.