Le chef adjoint du Conseil militaire au pouvoir au Soudan a affirmé le « soutien » de son pays à l’Arabie saoudite face à son rival iranien, lors d’une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a indiqué vendredi l’instance militaire.
« Le chef adjoint du Conseil militaire (Mohamad Hamdan Daglo, surnommé « Himeidti ») a affirmé le soutien du Soudan à l’Arabie saoudite contre toutes les menaces et attaques de l’Iran et des milices Houthis » yéménites, est-il précisé dans un communiqué du Conseil militaire.
Il s’agit de la première prise de position importante du Conseil sur la scène internationale.
De nombreuses troupes soudanaises appartenant au groupe de la Force de soutien rapide (RSF), dirigé par « Himeidti » et faisant maintenant partie de l’armée régulière, sont déployées au Yémen.
Les manifestants soudanais reprochent souvent à ces deux pays du Golfe, ainsi qu’à l’Egypte, de soutenir les militaires au pouvoir, issus de l’ancien régime de M. Béchir.
Par ailleurs, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil militaire de transition au Soudan, s’est entretenu samedi avec le président égyptien au Caire pour son premier déplacement à l’étranger depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir, selon un porte-parole officiel.
Le président Abdel Fattah al-Sissi a eu des entretiens avec le général Burhane au palais al-Ittihadiya et les deux parties ont convenu que « la priorité est de soutenir la libre volonté du peuple soudanais et ses choix », a indiqué le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Radi.
Ce Conseil militaire de transition soutenu par le président Sissi a également reçu le soutien de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis qui ont annoncé une aide conjointe de 3 milliards de dollars et ont déjà déposé 250 millions chacun à la Banque centrale du Soudan.
Le général Abdel Fattah al-Burhane se déplacera dimanche aux Emirats Arabes Unis pour rencontrer les officiels émiratis.
Concernant les derniers développements intérieurs, le principal parti d’opposition soudanais a déclaré dimanche rejeter la grève générale prévue mardi par des dirigeants de la contestation, signe d’une division au sein du mouvement qui fait pression sur les militaires en vue d’un transfert du pouvoir aux civils.
« Nous rejetons la grève générale annoncée par certains groupes d’opposition », a annoncé le parti al-Oumma dans un communiqué, en référence à l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance du mouvement de contestation, dont le Soudan est le théâtre depuis décembre.
Lui-même membre de l’ALC, al-Oumma est dirigé par l’ancien Premier ministre Sadek al-Mahdi qui avait récemment appelé les manifestants à ne pas provoquer les généraux du Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis l’éviction du président Omar el-Béchir.
Cette déclaration d’al-Oumma traduit les discordes au sein du mouvement de contestation, alors que des négociations sur une transition politique avec les militaires sont à l’arrêt.
« Cette situation pourrait conduire à plusieurs options allant dans l’intérêt du citoyen soudanais et la préservation du pays », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails, selon un communiqué.
En réaction à l’impasse dans les discussions, l’ALC avait appelé vendredi à une grève générale les 28 et 29 mai, se disant « contrainte de recourir à cette action pacifique faute d’alternative ».