Les généraux du conseil militaire au pouvoir et les dirigeants de la contestation au Soudan ont signé mercredi un accord sur le partage du pouvoir, après des mois de troubles marqués par la destitution du président Omar el-Béchir et une répression brutale.
Après des négociations qui ont duré toute la nuit, les deux parties ont paraphé une « déclaration politique », premier pas vers un gouvernement civil, principale revendication des contestataires.
Des discussions doivent cependant encore avoir lieu dans les prochains jours sur d’autres points, notamment sur la question de l' »immunité absolue » réclamée par les militaires au pouvoir et rejetée par le mouvement de contestation.
C’est un Conseil qui sera composé de cinq militaires et six civils, présidé tour à tour par un représentant militaire et civil, qui sera chargé de mettre en œuvre la transition pendant un peu plus de trois ans.
Les militaires présideront cette instance pendant les premiers 21 mois de la transition, les civils prendront ensuite la relève pour les 18 mois restants.
L’accord a été trouvé grâce à une intense médiation de l’Union Africaine et de l’Ethiopie.
Outre le sujet de l’immunité, restent encore en suspens la question de la création d’un Parlement de transition et celle du retrait des milices encore présentes à Khartoum et dans d’autres villes du pays.
Le Soudan est secoué par un mouvement de protestation lancé à travers tout le pays depuis le 19 décembre 2018, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. La tension entre militaires et protestataires était montée d’un cran après la brutale dispersion le 3 juin du campement de plusieurs milliers de manifestants installés depuis avril devant le siège de l’armée à Khartoum. Cette opération a fait des dizaines de morts, des centaines de blessés et a provoqué un tollé international.