Les sidama sont des habitants du Sud-Ouest de l’Ethiopie, dans l’ancienne province de Sidamo, dans la partie devenue en 1994 la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP), ont décidé lundi de quitter cette région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP), et de créer leur propre région, avec Hawassa pour capitale.
Ils ont déjà hissé un drapeau non officiel vert, bleu et rouge à plusieurs endroits, dont les bâtiments de l’administration à Hawassa, qui est déjà la capitale de la région SNNP, ce qui complique encore les choses.
Cette ethnie pourrait provoquer ou aggraver les crises politico-ethniques que connait le pays.
L’Éthiopie compte neuf régions dessinées sur les bases d’un fédéralisme ethnique. Or la Constitution oblige le gouvernement à organiser un référendum si une ethnie, parmi les plus de 80 que compte ce pays, souhaite former sa propre région.
Les Sidama, qui veulent cette indépendance depuis des décennies, ont été galvanisés par l’arrivée au pouvoir en avril 2018 du Premier ministre Abiy Ahmed, qui s’est engagé dans un vaste programme de réformes, notamment pour ouvrir l’espace démocratique.
Mais ce dernier n’a toujours pas donné suite à une demande de référendum déposée en juillet 2018 par les Sidama. La Constitution prévoit que le référendum doit être organisé au plus tard un an après le dépôt de la requête.
A l’approche de la date anniversaire jeudi, les ethno-nationalistes sidama estiment que le non tenu de ce référendum signifie qu’ils peuvent unilatéralement faire sécession de la région SNNP. Abiy Ahmed a averti début juillet qu’un tel acte pourrait forcer le gouvernement à intervenir.
« De nos jours, tout le monde est derrière cette cause, et je ne pense pas que qui que ce soit puisse nous embêter », soutient, plein de défiance, Tessema Elias, professeur de droit à l’université d’Hawassa, selon lequel les Sidama sont prêts à se battre contre les forces de sécurité.
Les revendications des Sidama, qui représentent une petite fraction des plus de 100 millions d’Éthiopiens, ne sont qu’une des multiples crises auxquelles doit faire face Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir après plusieurs années de protestations antigouvernementales et notamment salué pour la libération de prisonniers politiques.
Le mois dernier, cinq hauts responsables éthiopiens, dont le chef d’état-major de l’armée, ont été assassinés lors de ce que les autorités ont décrit comme une tentative de coup d’État contre le gouvernement régional amhara, menée par un ethno-nationaliste amhara.