Le leader des séparatistes anglophones au Cameroun, Julius Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans ont été condamnés mardi à la prison à vie par un tribunal militaire de Yaoundé, pour terrorisme et sécession, ont annoncé les avocats de l’Etat et de le défense.
Julius Ayuk Tabe est le président autoproclamé de l’Ambazonie, l’Etat que les séparatistes veulent créer dans les deux régions anglophones, dans l’ouest du Cameroun.
En 2016, une partie des habitants des provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont commencé à manifester pour demander davantage de reconnaissance de l’Etat central.
Face au refus des autorités, une partie des séparatistes a pris les armes en 2017 et le conflit entre séparatistes et forces de sécurité a fait au moins 2.000 morts, selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG).
M. Ayuk Tabe, ingénieur informaticien de 54 ans, est respecté dans les sphères anglophones du Cameroun et son procès s’est ouvert en décembre 2018.
Il avait été interpellé avec 46 autres indépendantistes à Abuja, au Nigeria, début janvier 2018 par les services de renseignement nigérians. Ils avaient ensuite été transférés à Yaoundé. Une extradition qui a été jugé illégale par la justice nigériane en mars 2019.
L’ONU estime que depuis le début du conflit, au moins 530.000 personnes auraient quitté leur foyer.