Le président tchadien Idriss Déby a déclaré dimanche l’état d’urgence dans les provinces du Sila et du Ouaddaï, à la frontière entre le Tchad et le Soudan et a également réclamé le désarmement des civils, après des affrontements meurtriers entre communautés qui sont, selon lui, liés à la crise au Soudan voisin.
Des affrontements entre cultivateurs et éleveurs y ont fait plus de 50 morts depuis le 9 août, selon la présidence qui ne dresse pas de bilan plus précis.
« S’il y a encore des conflits entre Arabes et Ouaddaïens, (…) vous en tuez dix de chaque côté afin de sauver la majorité. Vous avez l’autorisation », a lancé le président Déby aux autorités locales lors d’un déplacement dimanche dans le Sila, où le déploiement de « forces militaires qui vont assurer la sécurité de la population dans la zone » a été annoncé.
« Dès que je quitte la province de Sila, il faut désarmer tous les civils de la zone qui ont des armes entre les mains », a-t-il ordonné.
La Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH) a aussitôt condamné dans un communiqué les consignes du président, « scandalisée par l’appel au massacre des civils ».
L’ONG « exige l’arrêt immédiat de ces exactions et estime que la responsabilité du génocide qui se prépare incombera au président Déby ».
Ces situations conflictuelles entre éleveurs et agriculteurs se retrouvent aussi dans plusieurs autres pays africains, notamment au Nigeria ou en Centrafrique.