La société minière canadienne Semafo a annoncé la suspension de ses activités dans la mine Boungou au Burkina Faso après l’attaque de son convoi ayant fait 38 morts et une soixantaine de blessés.
« Nous avons suspendu les opérations par respect pour les victimes et les gens touchés par cet événement et dans le but de s’assurer que les opérations se déroulent dans les conditions les plus sécuritaires », a indiqué le président-directeur général de la Semafo, Benoit Desormeaux dans un communiqué publié jeudi.
« Nous sommes dévastés par cette attaque sans précédent », a-t-il dit, soulignant le soutien résolu de la société aux forces de sécurité du Burkina Faso.
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière enregistrée dans le pays depuis le début des violences armées il y a près de cinq ans.
Cette recrudescence des attaques des groupes jihadistes contre des employés de mines d’or au Burkina Faso, risquent d’avoir un effet négatif sur la production de ce secteur.
Ce secteur minier est devenu un levier économique pour un pays parmi les plus pauvres de la terre.
De 0,40 tonne en 2007, la production d’or est passée à plus de 52 tonnes en 2018, selon la Chambre des mines burkinabè. Douze mines industrielles étaient en exploitation fin 2018 et quatre autres devraient ouvrir à court terme.
Le secteur a contribué en 2018 pour 11,4% au produit intérieur brut (PIB), avec 1.540 milliards de francs CFA de recettes d’exportation (2,6 milliards d’euros), et généré 266 milliards de FCFA (450 millions d’euros) de recettes budgétaires, selon le ministère des Mines.
Le secteur aurifère officiel compte 9.200 emplois directs et 26.100 emplois indirects. Mais le sous-secteur artisanal, aussi appelé orpaillage, emploie 1,5 million de personnes, et génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines.