Au moins vingt deux personnes dont 14 enfants et des femmes ont été tués vendredi dans le village de Ntumbo, peuplé par la minorité anglophone dans le nord-ouest du Cameroun. La majorité des enfants sont âgés de moins de 5 ans.
L’opposition et des ONG locales ont accusé le gouvernement et les militaires, qui combattent depuis trois ans des groupes armés sécessionnistes anglophones, d’être responsables de cette tuerie.
Sur sa page Facebook, l’avocat Félix Agbor Mballa, président du Centre pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique (CHRDA), a condamné « l’horrible meurtre » de « femmes et d’enfants (…) par les forces de défense de l’Etat ».
« Tous les témoignages accusent l’armée », lance aussi sur Twitter l’opposante Edith Kah Walla, candidate à la présidentielle en 2011.
Selon l’ONG Human Rights Watch (HRW), au moins cent individus ont été enlevés par des séparatistes armés dans les régions anglophones du Cameroun avant les élections législatives et municipales du dimanche, en accusant les militaires de « nouveaux abus ».
« Les forces de sécurité de l’État n’ont pas suffisamment protégé les civils des menaces posées par les séparatistes, mais ont plutôt commis de nouveaux abus à leur encontre au cours de la même période », ajoute l’ONG.
Des militaires et des groupes armés indépendantistes anglophones s’affrontent dans les régions anglophones de l’Ouest.
Le conflit aurait fait plus de 3.000 morts depuis 2017 et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.
Les séparatistes armés veulent l’indépendance du Cameroun anglophone, qu’ils nomment Ambazonie.