Un haut commandant des islamistes radicaux somaliens, Bashir Mohamed Mahamoud, alias Bashir Qorgab, a été tué par une frappe aérienne américaine le 22 février dans le sud de la Somalie, a-t-on appris dimanche auprès du commandement américain pour l’Afrique (Africom).
Bashir Qorgab faisait partie du conseil dirigeant de l’insurrection shebab depuis la fin 2008 selon le département d’Etat américain et l’Africom le soupçonne d’avoir été impliqué dans la planification d’une attaque perpétrée début janvier contre une base américano-kenyane du sud-est du Kenya, qui avait fait trois victimes américaines.
Selon le Pentagone, les frappes contre les islamistes shebab en Somalie sont quasi quotidiennes. Les Etats-Unis n’arrivent pas à éradiquer ce groupe terroriste qui s’active en Somalie et dans les pays voisins.
« Les shebab sont l’une des menaces les plus sérieuses du continent. Ils aspirent à attaquer notre pays », a récemment souligné le général Roger Cloutier, commandant des forces terrestres américaines en Afrique.
« Le danger qu’ils représentent doit être pris très au sérieux », a-t-il ajouté au cours d’une conférence téléphonique au Pentagone. « C’est pourquoi nous nous focalisons sur eux ».
Vendredi, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a annoncé dans un communiqué avoir mené une frappe aux alentours de Qunyo Barrow, dans le sud de la Somalie, tuant un combattant shebab.
C’était la vingtième frappe de l’armée américaine contre les shebab en Somalie depuis le début de l’année, après 64 en 2019 et 43 en 2018, selon les décomptes du centre de réflexion New America.
On estime que les shebab comptent actuellement 5.000 à 9.000 combattants, et si les Etats-Unis s’en tiennent à leur logique, à raison d’un ou deux combattants éliminés chaque jour, il leur faudra au moins 13 ans pour en venir à bout.
Dans le premier rapport public sur l’opération militaire américaine en Somalie, publié en février, l’inspecteur général du ministère de la Défense Glenn Fine rappelait que la mission confiée à l’Africom est officiellement d’avoir « d’ici 2021 « suffisamment diminué les shebab, le groupe Etat islamique en Somalie et les autres groupes extrémistes d’Afrique de l’Est pour qu’ils ne puissent plus nuire aux intérêts des Etats-Unis ».
Or, « malgré des frappes américaines continues et l’assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain », ajoutait le bureau de l’inspecteur général, un organisme indépendant du Pentagone.
Les élus américains s’inquiètent du manque de résultats tangibles dans cette guerre discrète, menée par drones interposés, avec une petite force de soldats d’élite sur le terrain.