Au moins 75% des Petites et moyennes entreprises (PME) au Kenya devraient fermer d’ici fin juin prochain en raison d’un manque de fonds généré par la pandémie du nouveau coronavirus qui a impacté l’ensemble des secteurs économiques, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque centrale du Kenya (CBK), Patrick Njoroge.
Les PME représentent environ 32,4% de l’économie totale du Kenya, selon les dernières données du Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS).
Le gouverneur de la Banque Centrale a, par ailleurs, annoncé que les envois de fonds de la diaspora kényane, qui constituent la principale source de devises pour le pays, devraient chuter de 12% cette année en raison des effets du coronavirus.
La croissance de l’économie kényane devrait ralentir cette année à environ 2,3 pc sous l’effet du Covid-19, contre une estimation initiale de 6,2 pc et 5,4 pc enregistré en 2019, selon la Banque Centrale du Kenya (CBK).
« La croissance devrait s’aggraver au deuxième trimestre de cette année (avril-juin), avec l’imposition de mesures strictes de contrôle des voyages et des transports ainsi que dans le secteurs du commerce, d’hébergement et de restauration.
En conséquence, la croissance du PIB réel en 2020 pourrait ralentir à environ 2,3% contre 5,4% en 2019″, a souligné le gouverneur de la CBK, Patrick Njoroge, lors de la réunion mercredi du Comité de la politique monétaire (MPC).
Les mesures devraient être mises en œuvre rapidement au cours de l’exercice 2020-2021 et se concentreront sur des secteurs clés tels que l’agriculture et la sécurité alimentaire, le tourisme, l’industrie, l’éducation, la santé, les TIC. Le MPC qui a conclu, par ailleurs, que l’orientation actuelle de la politique monétaire accommodante reste appropriée, a décidé de baisser à 7 pc le taux directeur, contre 7,25 pc en avril et 8,25 pc en mars derniers.
Par ailleurs, le Partenariat budgétaire international du Kenya et l’Institut des finances publiques du Kenya souhaitent que le Parlement national soit réaliste quant aux objectifs de recettes dans le budget 2020/21.
Dans leur mémorandum précédant la déclaration budgétaire du 11 juin, les deux organes représentant les opinions de 114 personnes issues de 74 organisations dans 24 comtés, ont déclaré que le Parlement devrait examiner attentivement les objectifs de recettes pour alléger la pression sur les contribuables.
Ils estiment que le Parlement avait fixé ces dernières années des objectifs irréalistes, forçant le gouvernement à emprunter, ce qui a par la suite fait pression sur une dette publique déjà énorme.