Stéphane Rodrigues, expert en droit européen et l’avocat au barreau de Bruxelles, a affirmé que le détournement de l’aide humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf se poursuit par le Polisario et le régime algérien.
M. Rodrigues a indiqué que les mesures de contrôle adoptées par la Commission européenne (CE) pour mettre fin à ces détournements se sont avérées inefficaces, rappelant que le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) de 2007 avait recommandé à la CE de prendre des mesures fortes pour faire cesser les détournements.
L’OLAF a conclu que le détournement des aides humanitaires destinées aux camps de Tindouf permettait aux chefs de la milice du polisario et des responsables sécuritaires algériens impliqués dans ces opérations de s’enrichir.
En plus, ces détournements des aides européennes pour la population séquestrée, servent à acquérir des équipements militaires pour le ‘’développement’’ de l’armement du Polisario.
L’OLAF a indiqué que la principale cause du détournement provient du manque de recensement officiel du nombre de bénéficiaires de l’aide.
Ce recensement n’est pas seulement une demande de l’OLAf mais une revendication internationale.
M. Rodrigues a en outre fait savoir que l’Algérie a instauré un prélèvement fiscal de 5 % sur ces aides, tout en refusant de recenser la population de ces camps.
Un projet de résolution, déposé par des membres du parlement européen, dénonce la poursuite de cette fraude et appelle à un audit de l’aide européenne détournée. La résolution demande également à l’UE d’auditer l’utilisation de l’aide humanitaire européenne par le « polisario » et le régime algérien.