Des jihadistes ont pris mercredi le contrôle de la ville portuaire Mocimboa da Praia, dans le nord du Mozambique, zone riche en ressources gazières, après une série de récentes attaques dans cette région, selon un site d’information local.
« Le port de Mocimboa da Praia a été pris par des terroristes à l’aube » mercredi, selon le site Moz24Horas.
Par ailleurs, l’armée du Mozambique a affirmé avoir éliminé 59 terroristes cette semaine et les affrontements continuent pour la libération de la ville et les villages avoisinants.
L’armée serait en manque d’effectifs, du matériels et de munitions.
Le port de Mocimboa da Praia, situé dans la province de Cabo Delgado, se trouve à environ 80 km au sud de la péninsule d’Afungi qui abrite d’importantes installations pour le développement de gaz naturel liquéfié (GNL), l’un des plus gros investissements en Afrique auquel participe le groupe français Total.
Le port est actuellement utilisé dans le cadre de ces activités gazières, d’où son importance dans la région.
Une précédente occupation de la ville quelques mois auparavant avait provoqué un exode massif de ses habitants.
Les attaques dans cette région ont fait au moins 1.500 morts, selon l’ONG The Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED).
En mai, l’ONU a estimé à 210.000 personnes, le nombre des déplacés dus à ces attaques.
En dépit des troubles dans la région, Total a affirmé qu’il irait de l’avant avec son projet gazier de 23 milliards de dollars.
En outre, les médias locaux soulignent que les jihadistes ont pris le contrôle de la ville de Mocimboa da Praia, qu’ils ont attaquée à plusieurs reprises cette année.
La perturbation du réseau électrique et de téléphonie mobile dans la région rend la communication avec Mocimboa da Praia difficile.
Le 24 avril, le gouvernement mozambicain a reconnu pour la première fois la présence de l’organisation djihadiste État islamique (EI) dans le pays, alors que les fondamentalistes revendiquaient des attaques dans cette zone depuis la mi-2018.
Selon le projet ACLED (Armed Conflict Events and Location Data Project), plus de 1500 personnes sont mortes à Cabo Delgado des suites de «violences organisées» depuis octobre 2017, dont plus de 950 civils. EFE