« Diversion » est le maître-mot de la stratégie adoptée par le général Chengriha, dont l’obsession anti-régionale est connue de longue date, mais qui la ressort en ce moment précis où le régime algérien est confronté à la fois à l’opposition du peuple et à la vacance du pouvoir, provoquée par l’absence prolongée du président Tebboune, gravement malade et hospitalisé en Allemagne, selon des experts de la géopolitique maghrébine.
Malheureusement pour le chef d’état-major algérien, l’épouvantail ne fonctionne plus comme écran de fumée servant à cacher l’impasse du régime en Algérie. Les Algériens sont aujourd’hui conscients de la lourde responsabilité des généraux dans la crise que vit leur pays.
À leur tête le général Saïd Chengriha, qui s’est mis dans la situation incommode de celui qui prêche dans le désert. A travers la revue «El Djeich», le porte-voix officiel de l’armée, il a ainsi appelé le peuple algérien à une « mobilisation autour de sa direction ».
Tambour battant, le général jure rien moins que de déjouer « la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, (assurant que) ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face ».
L’allusion à un pays frontalier ne fait pas de doute, mais la rue algérienne n’est pas dupe et sait trop bien que si les généraux continuent d’instrumentaliser la question du Sahara et de manipuler le polisario, c’est juste pour entretenir en Algérie une improbable menace extérieure afin de détourner l’attention de la situation intenable dans le pays.