Kenya : échec de la Révision de la Constitution

La Haute Cour du Kenya a jugé « d’illégal, nul et non avenu » le processus « Building Bridges Initiatives » (BBI) ou « Construire les ponts » visant l’amendement de la Constitution, porte un coup fatal à ses initiateurs et partisans, le Président Uhuru Kenyatta et son opposant historique, le chef du Mouvement Démocratique Orange (ODM), Raila Odinga.

« Le projet de loi d’amendement de la Constitution est une initiative du président et la loi indique clairement que le président n’a pas le mandat constitutionnel pour initier des modifications constitutionnelles par initiative populaire », ont notifié les cinq juges de la Haute Cour dans leur verdict, en ajoutant que « des poursuites civiles peuvent être engagées contre le président pour violation de la Constitution ».

Le projet BBI propose de réviser la Constitution de 2010, qui avait instauré un régime présidentiel, en créant notamment un poste de Premier ministre, deux postes de vice-Premier ministre et un poste de leader de l’opposition.

Cette révision avait été suggérée par une commission mise sur pied en 2018 après la poignée de main qualifiée d' »historique » entre le président Kenyatta et Odinga, et à travers laquelle les deux hommes avaient promis de tirer un trait sur des années de contestations post-électorales et de violences politiques.

Des politiciens et des avocats ont souligné, dans des déclarations relayées par les médias locaux, que le mandat du président « est en danger » et pourrait être interrompu par une mise en accusation.

L’élection présidentielle au Kenya est prévue pour 2022 et Uhuru Kenyatta, qui achève son deuxième mandat, n’a pas le droit de se représenter.