Le MUJAO accule le gouvernement algérien

C’est ni plus ni moins un ultimatum qu’Adnan Abu Walid Sahraoui, le porte-parole du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), vient d’adresser dans un bref communiqué au gouvernement algérien. Il accorde à celui-ci 30 jours pour satisfaire ses exigences sous peine d’exécuter les otages. Le MUJAO passe donc à la vitesse supérieure. Il avait déjà menacé le 2 mai dernier l’Algérie d’attentat, à l’image de celui exécuté en début mars par un Sahraoui et un malien d’origine arabe contre une brigade de gendarmerie à Tamanrasset à 1 800 kilomètres au sud d’Alger et qui avait fait 23 blessés, si ses revendications n’étaient pas satisfaites.

Dans son message, adressé à l’AFP (Agence Française de Presse) de Bamako, en plus de l’ultimatum, le MUJAO s’épanche un peu plus sur ses revendications. Nous apprenons ainsi qu’il réclame à l’Algérie la libération d’islamistes détenus sur le territoire algérien, sans toutefois préciser leur nombre, en plus d’une rançon de près de 20 million de dollars US. Le Consul d’Algérie et ses six collaborateurs enlevés le 5 avril derniers à Gao seraient encore vivants et bien portants. Le MUJAO réclame également une rançon de près de 40 millions de dollars US et la libération de deux Sahraouis arrêtés par la Mauritanie en échange d’une espagnole et d’une italienne humanitaires enlevés le 23 octobre 2011 à Tindouf dans l’Ouest de l’Algérie. L’Algérie n’a pas encore réagi à cet ultimatum mais le porte-parole de son ministère des affaires étrangères avait affirmé ce weekend que les travaux de la cellule de crise se poursuivaient. Toutes les communications sur les tractations entre les deux camps proviennent du MUJAO, mouvement récent qui se présente comme une dissidence d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). AQMI qui, justement, n’est pas en reste en matière de prise d’otages puisque le mouvement extrémiste détient de son côté neuf otages européens à savoir six français, un suédois, un néerlandais et un britannique détenteur également de la nationalité sud-africaine.