Le mercredi 23 mai, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) a posté sur le site Sahara Media, basé en Mauritanie, un enregistrement sonore d’une douzaine de minutes. On peut y écouter le chef de l’organisation terroriste, qui porte le titre d’émir, Abdelmalek Droukdel,
émettre des propositions qui devraient conduire à l’instauration d’un Etat islamique dans le nord du Mali.
La première et principale mesure mise en avant par le chef terroriste est l’instauration de la Charia dans le Nord du Mali. Tout en précisant que cette mesure n’a pas que des visées punitives, il insiste pour que l’instauration de la loi islamique se fasse de manière graduelle, une brusque imposition pouvant avoir des conséquences néfastes. Abdelmalek Droukdel, qui a été condamné à mort par contumace en mars dernier pour sa participation aux attentats contre le Palais du gouvernement Algérien le 11 avril 2007, évoque également les relations que son organisation doit entretenir avec les autres groupes. Il s’agit des islamistes d’Ansar Eddine et la rébellion touarègue du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) avec qui AQMI partage le contrôle du Nord malien. Le chef terroriste prône avec les premiers le respect des activités propres de chaque groupe et, avec les seconds, une attitude pacifique et une entente cordiale.
Le dernier point soulevé par le chef d’AQMI, et certainement pas le moindre, a trait aux trafics de drogues, d’alcool et autres, sur le territoire sous leur contrôle. Abdelmalek Droukdel appelle à leur interdiction immédiate, ce qui soulève beaucoup de scepticisme compte tenu des importantes ressources financières qu’AQMI tire de ces trafics, notamment en assurant la sécurité des trafiquants contre rémunération. Le social a également constitué un volet du message de chef terroriste, qui a demandé que les villes de Tombouctou, Gao et Kidal, sous contrôle d’AQMI, soient sécurisées et convenablement approvisionnées en nourriture, en eau, en électricité, en gaz et en carburant.