Quelle initiative entre une intervention de forces ouest-africaines pour rétablir la souveraineté du Mali et une intervention occidentale pour une autre lutte contre le terrorisme aboutira en premier?
Telle est la question qui se pose suite à la situation du Mali déstabilisant chaque jour davantage le Sahel.
La première possibilité est bien sûr la plus médiatisée, mais la seconde n’en est pas à négliger pour autant. Pour de nombreux analystes, le décor est déjà bien planté pour une intervention occidentale. L’armée malienne n’est plus en mesure de contenir l’extension d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). La preuve que la situation est suivie de très près en dehors du continent, notamment par les Etats-Unis, est le dernier rapport de John Brennan, le conseiller principal du président Barack Obama en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme.
Dans ce rapport, des liens sont révélés entre AQMI et les groupes somalien Shebab et nigérian Boko Haram. Mais derrière cette noble cause de lutte contre le terrorisme, les soupçons d’un intérêt occidental pour les richesses du Sahel, entre autres uranium, fer et pétrole, sont très fortes. L’Occident irait même jusqu’à alimenter l’instabilité de la région pour pouvoir intervenir plus vite. C’est du moins l’une des manières dont on pourrait interpréter le subventionnement, révélé par le quotidien français « Le Parisien », des groupes terroristes par le Qatar. Une information qui prend une toute autre dimension quand on connaît les liens entre le Qatar et les Etats-Unis comme illustrés dans la guerre de l’OTAN en Libye.
Mais le projet occidental pourrait bien accuser du retard, la raison en est le changement à la tête de l’Etat français. François Hollande est en effet nettement moins va-t-en guerre que son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si les africains profiteront de ce délai pour se prendre en charge.