L’insécurité menace la zone du Sahel et du Sahara. Un défi qui s’est aggravé depuis la prise de contrôle de tout le nord du Mali par des groupes armés séparatistes.
C’est dans ce contexte d’incertitude que se réunissent ce lundi au Maroc, les chefs de la diplomatie de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).
La refondation de la CEN-SAD et le recentrage de ses missions pour les adapter aux nouveaux risques qui planent sur la région, sont les principaux objectifs de la rencontre de Rabat. Des mécanismes palpables de solidarité sont désormais nécessaires pour faire face à la nouvelle réalité sur le terrain. En plus des réponses collectives qui doivent être apportées aux crises alimentaires et humanitaires, à la lutte contre les dégradations écologiques, l’organisation sous-régionale est appelée à faire pièce à de nouvelles menaces. Celles-ci se sont manifestées ces dernières années par l’interconnexion entre les réseaux de trafic d’armes et de drogue d’une part et, d’autre part, les groupes terroristes et séparatistes qui prônent le jihad et le rançonnement des otages Occidentaux. La prise en main des deux tiers du nord du Mali par des groupes islamistes extrémistes, parmi lesquels Aqmi et leurs alliés touaregs, en est une première illustration qui risque de ne pas être la dernière. Le risque est grand de voir l’exemple malien faire tache d’huile et s’étendre à d’autres Etats de la région. C’est dans ce sens que la réunion des ministres des affaires étrangères promet d’être déterminante. Les responsables africains devraient en effet examiner un plan de restructuration de la CEN-SAD, mis au point par un comité restreint de neuf pays membres. Parallèlement aux missions de développement économique, d’échanges commerciaux et de solidarité, les pays membres fixeront des objectifs réalisables et mutualiseront leurs efforts en matière de sécurité et de lutte antiterroriste dans toute la région.