Parallèlement à la crise au Mali qui a constitué le gros des discussions entre les présidents français et nigérien lors de leur rencontre le 11 juin à Paris, la question de l’exploitation de l’uranium au Niger a également été évoquée par François Hollande et Mahamadou Issoufou.
Le chef d’Etat français a défendu les intérêts d’Areva, prônant même une accélération de l’agenda d’exploitation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, bien avant la date fixée initialement à 2014 entre le groupe nucléaire français et le Niger. L’exploitation de l’uranium est une activité essentielle, voire vitale pour les deux parties. Pour le Niger, l’uranium représente 60% des exportations du pays, alors qu’il constitue 40% des approvisionnements de la compagnie française. Actuellement, l’uranium exploité par Areva provient de deux mines dans la région d’Arlit. Mais elles ne seraient exploitables que pour une période estimée entre dix à vingt ans. C’est pour anticiper une pénurie d’approvisionnement, aux répercussions catastrophiques pour son activité, qu’Areva a acquis en 2008 les droits d’exploitation de la mine géante d’Imouraren. L’ampleur de l’investissement que le groupe nucléaire français envisage d’y injecter illustre l’intérêt qu’il porte au projet. Areva compte investir près de 1.5 milliard de dollars dans ce qui serait la deuxième plus grande mine d’uranium du monde, avec une production estimée à 5 000 tonnes par an. L’exploitation de cette mine porterait la production annuelle d’uranium du Niger de 3 000 à 8 000 tonnes, ce qui permettrait de hisser le pays du 6ème au 2ème rang mondial des producteurs, juste après le Kazakhstan.
L’uranium promet donc de rester le ciment de la relation future entre Paris et Niamey, comme cela l’a toujours été avec les prédécesseurs de François Hollande. Cette relation a pourtant été mise à mal au moment de la renégociation des conventions minières. Pour essayer de briser le monopole d’Areva, Niamey avait accordé une centaine de permis de recherches à des compagnies chinoises, canadiennes, indiennes, sud-africaines et anglo-australiennes. Areva s’est alors vu obligée de consentir une hausse de 50% du prix de l’uranium payé au gouvernement nigérien.