Après sa rencontre avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Cheick Ag Wissa, le porte-parole de la délégation du groupe islamiste Ansar Dine à Ouagadougou, a annoncé que son mouvement acceptait de négocier. L’adhésion d’Ansar Dine aux négociations est une nouvelle victoire pour le président du Burkina Faso, qui est déjà parvenu au même résultat avec les rebelles touaregs du MNLA.
C’est une première étape vers un possible règlement diplomatique de la crise malienne étant donné qu’Ansar Dine est probablement le groupe armé le plus important dans le nord du Mali. Malgré l’importance de la négociation avec Ansar Dine, Blaise Compaoré s’est montré catégorique : la CEDEAO exclut d’office toute négociation avec un mouvement faisant alliance avec des groupes terroristes, spécialement AQMI. Les séparatistes touaregs du MNLA et Ansar Dine, plutôt favorable à l’application de la charia dans un Mali uni, sont ainsi renvoyés dos à dos sur le terrain. Leur première tâche est de mener des consultations en interne et avec les communautés de la région pour mettre au point des propositions concrètes avant l’ouverture officielle de discussions avec le gouvernement malien. Et l’exercice s’annonce d’ores et déjà difficile. Il y a de cela quelques semaines, les divergences entre le MNLA et Ansar Dine faisaient les affaires de la communauté internationale. En effet, ces dissensions empêchaient les deux groupes armés de consolider leur emprise sur la région, notamment en les empêchant de fusionner. Cette fois-ci, elles pourraient constituer un obstacle majeur au bon déroulement des négociations. Or le temps presse. La CEDEAO, sous l’insistance du Niger et malgré une forte réticence du Burkina Faso, avance à grands pas dans la préparation d’une intervention militaire, même si elle n’a pas encore reçu l’aval de l’ONU et du Mali.