Le Soudan du Sud est de nouveau plongé dans la tourmente. Selon les Nations unies, les violences armées qui se sont intensifiées depuis mars ont provoqué la mort d’au moins 180 personnes, fait 250 blessés et forcé environ 125 000 civils à fuir leurs foyers. Ce bilan, publié mardi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), illustre la gravité de la crise dans ce pays en proie à une instabilité chronique.
Tous les acteurs armés doivent cesser de s’en prendre aux civils et aux humanitaires, qui risquent chaque jour leur vie pour apporter de l’aide, a déclaré Anita Kiki Gbeho, représentante spéciale adjointe de la mission onusienne au Soudan du Sud, dans un communiqué dénonçant une escalade rapide de la violence.
Les violences se concentrent particulièrement dans le Nord-Est du pays, notamment dans l’État du Haut-Nil, où les affrontements ont éclaté entre forces gouvernementales loyales au président Salva Kiir et une milice locale connue sous le nom d’« armée blanche ». Les autorités sud-soudanaises accusent cette dernière de liens avec le vice-président Riek Machar.
La détérioration de la sécurité a des répercussions sur l’aide humanitaire. OCHA signale que quatre travailleurs humanitaires ont été tués et six structures de santé ont été contraintes de fermer, en raison de pillage ou de destruction.
Parallèlement, le pays est confronté à sa pire épidémie de choléra depuis vingt ans, alimentée par la crise sécuritaire et la réduction de l’aide américaine. Plus de 900 décès et près de 49 000 cas ont été recensés, selon l’ONU.
Avec une population estimée à 11,5 millions d’habitants en 2023, le Soudan du Sud compte aujourd’hui 9,3 millions de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire, selon l’ONU. Ce chiffre dramatique souligne l’ampleur de la crise dans ce jeune État, riche en pétrole mais classé parmi les pays les plus pauvres au monde.