Nigeria : Violences meurtrières et sabotage pétrolier

Au moins 50 personnes ont été tuées dimanche soir dans deux attaques dans le centre-nord du Nigeria, dix jours après des violences similaires ayant fait plus de 40 morts dans la même zone. Selon un responsable humanitaire, 47 victimes ont été recensées, 22 blessés ont été transportés à l’hôpital, et plusieurs maisons ont été incendiées.

Parallèlement, dans le sud du pays, des sites pétroliers de l’entreprise nigériane Oando Plc ont été visés par une série d’attaques dans l’État de Bayelsa, au cœur du Delta du Niger. Ces actes de sabotage, attribués à des groupes armés, viennent aggraver une situation sécuritaire déjà fragile. L’entreprise a confirmé trois attaques contre ses oléoducs la semaine dernière, affectant une conduite principale cruciale pour l’approvisionnement national.

Deux groupes, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) et l’Armée de libération du delta du Niger et de Bakassi (L.A.N.D. & B), ont revendiqué ces attaques dans un communiqué non authentifié, affirmant vouloir chasser les autorités qu’ils jugent illégitimes dans l’État de Rivers. Ces actions font suite à l’instauration par le président Bola Tinubu de l’état d’urgence dans cet État pétrolier, marqué par de profondes tensions politiques. Le gouverneur Siminalayi Fubara et sa vice-gouverneure ont été suspendus, accusés de complicité dans des actes de sabotage.

Le ministre délégué au Pétrole, Heineken Lokpobiri, a dénoncé les pertes économiques engendrées par ces fermetures. Malgré les richesses en hydrocarbures du Delta du Niger, la région reste sujette à des violences récurrentes, pillages d’oléoducs et instabilité politique.

Ces tensions surviennent alors que le Nigeria traverse une crise économique aiguë, marquée par une inflation record et une forte pression sur le coût de la vie. Le retour de l’insécurité dans les zones pétrolières pourrait compromettre les ambitions de réforme du président Tinubu.