La surenchère du Président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a choisi la fuite en avant en décidant la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne ou les décisions du Général Saïd Chengriha d’organiser des manœuvres militaires sans son aval, illustrent parfaitement la guerre ouverte entre les deux clans du régime algérien, à quelques jours des Jeux Méditerranéens d’Oran, qui causent des maux de tête au Palais d’El Mouradia en raison de tant d’impréparation.
Le régime algérien isolé sur l’échiquier international et même sur la scène intérieure, est désarçonné par la nouvelle déclaration du Président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, sur le Sahara.
En effet, l’origine du nouvel accès de fièvre, qui s’est emparé du régime algérien, est l’annonce par le Gouvernement espagnol, le 18 mars 2022, de son soutien à l’autonomie du Sahara sous la pleine souveraineté du Royaume du Maroc.
Mercredi, Pedro Sanchez a rajouté à l’irritation du duo incompatible, Chengriha et Tebboune, en affirmant que le soutien du Gouvernement espagnol à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara s’inscrit dans une « vision d’Etat pour apporter la stabilité à l’ensemble de la région » et répond à une dynamique internationale en faveur de l’approche adoptée par le Maroc.
« La position de l’Espagne est conforme à celle de nos partenaires européens et de nombreux autres pays », a fait observer le Chef de l’Exécutif espagnol, rappelant que « la France soutient la proposition du Maroc depuis des années, et d’autres pays importants comme l’Allemagne, les Etats-Unis et les Pays-Bas s’y rallient ».
De son côté, la Commission Européenne et le Chef de la Politique Etrangère de l’UE ont également exprimé leur soutien à la proposition marocaine, a-t-il rappelé. « Après tant de décennies de conflit, de nombreux pays reconnaissent que l’autonomie est la proposition la plus réaliste », a fait valoir Pedro Sanchez, précisant que l’Espagne ne veut pas être un « simple spectateur » vis-à-vis du conflit du Sahara.
Face à la lucidité du Chef du Gouvernement espagnol, le Général Saïd Chengriha ou le Président Tebboune ont eu recours à l’arme du gaz, espérant mettre la pression sur l’Espagne, mais le chantage n’a pas réussi, les Espagnols ayant toujours défié la dictature du régime militaire.
Cette réaction irritée d’Alger révèle au grand jour l’ampleur de l’implication de la junte politico-militaire algérienne, qui n’a jamais été neutre dans la question du Sahara, le régime algérien étant le véritable instigateur de ce conflit artificiel dans lequel il instrumentalise le groupe terroriste polisario et la rasd, qu’il a établis à Tindouf, en territoire algérien.
L’objectif de la junte algérienne reste de déstabiliser la région et de se maintenir au pouvoir, alors que le peuple algérien, qui vit toujours dans une situation précaire, avec les pénuries d’eau, de produits alimentaires de base et des prestations sanitaires, malgré les milliards de pétrodollars, pointe la responsabilité de ses dirigeants dans cette situation calamiteuse.
Aussi, face à l’isolement de l’Algérie à cause de l’incurie de sa diplomatie et des revers essuyés dans la région, aussi bien dans le dossier du Sahara qu’en Libye, au Mali et ailleurs au Sahel, l’armée algérienne serait en train de préparer un important remaniement.
Qui sera débarqué ? A suivre…