Le Président de la France, Emmanuel Macron, est arrivé lundi soir à Yaoundé pour sa première visite au Cameroun et en Afrique centrale. Ensuite il se rendra au Bénin et en Guinée Bissau.
Le chef d’Etat a été accueilli à l’aéroport par le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute. Il aura au palais présidentiel un entretien avec son homologue Paul Biya.
Les deux dirigeants devraient discuter de la sécurité sur fond de menaces jihadistes dans le nord du Cameroun, avec Boko Haram, et du conflit opposant dans le Nord-ouest et le Sud-ouest depuis plus de cinq ans des groupes armés séparatistes aux forces de l’ordre.
Le Président Macron avait provoqué l’indignation du pouvoir en déclarant en 2020, après avoir été interpellé par un opposant, qu’il avait « mis la pression sur Paul Biya » sur les violences « intolérables » dans ces régions.
Un collectif de partis politiques camerounais a appelé lundi Emmanuel Macron à reconnaître les « crimes de la France coloniale », à quelques heures de la visite officielle au Cameroun du chef de l’État français, selon Bedimo Kuoh, membre du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), lors d’une conférence de presse à Douala.
Ces visites rentrent dans le cadre d’une nouvelle approche de la politique française en Afrique. La France, ancienne puissance coloniale, voit son influence s’éroder, en particulier sur les plans économique et commercial, face à la Chine, l’Inde ou l’Allemagne. Les entreprises françaises ne pèsent plus qu’environ 10% de l’économie contre 40% dans les années 1990.