Les ONG Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont publié, le 26 Septembre 2022 sur le site de HRW, une déclaration conjointe appelant les autorités algériennes du ‘’général Saïd Chengriha et de son président Abdelmadjid Tebboune’’, à libérer le militant algérien Slimane Bouhafs, disparu il y a un an en Tunisie, et à lui permettre de quitter le pays s’il le souhaite.
Selon la même déclaration, Slimane Bouhafs, qui vivait en Tunisie, sous la soi-disant protection en tant que réfugié du président Kaïs Saïed, a disparu pendant plusieurs jours, avant de réapparaitre en détention aux mains de la police algérienne, dans des circonstances peu claires.
Les deux ONG appellent, par la même occasion, les autorités tunisiennes à enquêter sur ce qui semble être un enlèvement et un retour forcé du militant en question en Algérie, et à amener les responsables présumés à rendre des comptes.
Elles signalent que, selon des informations recueillies auprès de témoins, Slimane Bouhafs, qui bénéficie d’une protection internationale en Tunisie, accordée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a été forcé par des hommes en civil non identifiés, le 25 août 2021, à monter à bord d’un véhicule et emmené vers un poste de police à Alger.
La déclaration rappelle que des poursuites pénales ont été engagées à son encontre en Algérie, dont la dernière remonte au 1er Septembre 2021, lorsqu’un juge d’instruction du tribunal de première instance de Sidi M’hamed, à Alger, a ouvert une information judiciaire contre lui en raison de ses liens présumés avec le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) du président Ferhat Mehenni, dit Ferhat Imazighen Imula, et pour ses publications jugées insultantes envers l’islam, un mensonge.
Slimane Bouhafs de confession chrétienne, libre de ses convictions religieuses, est président de la coordination de Saint-Augustin des chrétiens en Algérie et militant pour l’autonomie de la Kabylie.
Sur les réactions des autorités militaires algériennes à la requête des experts des Nations Unies, la déclaration souligne que les autorités algériennes ont fait part de l’arrestation, le 27 août, de l’intéressé à la ville de Tébessa en Algérie avant d’être conduit vers la capitale, sans pour autant fournir des détails sur la façon, le moment et les circonstances dans lesquelles Slimane Bouhafs est entré en Algérie.
Pour leur part, les autorités tunisiennes et « le président tunisien Kaïs Saïed, qui avait promis le 3 septembre 2021 d’enquêter sur l’enlèvement présumé de Slimane Bouhafs », n’ont fait aucun commentaire public sur cette question.
L’arrestation a été opérée en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie et la Tunisie, ainsi que de la Convention de 1951 des Nations Unies relative au statut des réfugiés, de la Convention de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique et de la Convention contre la torture.
Le président de Tunisie, Kaïs Saïed, est devenu otage des services de renseignement militaires algériens du général Saïd Chengriha. Une énigme…