Les partisans de la reprise du Nord du Mali des mains des groupes islamistes armés par la force ont toujours affirmé que l’armée malienne serait au premier plan. Mais cette éventualité, même si elle a également été réclamée par les principaux concernés à savoir les militaires maliens, passera par une reconstruction de l’armée, en hommes mais également en armes.
Et le pays semble l’avoir bien compris puisqu’il multiplie ces derniers temps ses commandes en armes. Par rapport au mois d’avril dernier, l’armée malienne compte désormais 142 véhicules tout terrain de plus. Par ailleurs, plusieurs de ces véhicules ont été équipés de mitrailleuses lourdes DShK de 12.7 mm ou ZPU de 14.5 mm en lieu et place des mitrailleuses SGM de 7.62 mm. Ces nouveaux équipements de plus longue portée et beaucoup plus redoutables, rééquilibrent le rapport de force avec les groupes armés, particulièrement en terrain désertique. L’armée malienne comptera également à brève échéance plus de chars, car en plus de l’arrivée prochaine de 19 BTR-60Pb qui se trouvaient jusqu’à présent au port guinée de Conakry, 16 blindés BRDM-2 ont pu être remis en état grâce à l’acquisition de pièces de rechange. Bamako aurait également commandé à un pays d’Amérique latine 3 000 fusils d’assaut AK-47 et aurait bénéficié de la part de la Chine, entre avril et juillet derniers, d’une offre en armement pour près de 3.2 millions de dollars. Le Mali aurait également pris contact avec Rosoboronexport, l’agence fédérale d’exportation d’armement russe.
La Bulgarie, de son côté, aurait fourni à Bamako nombreuses armes légères ainsi que 4 moteurs d’hélicoptères d’assaut Mi-24. Le facteur humain n’a pas été oublié. Les autorités maliennes ont entrepris une campagne de motivation des troupes, passant par des aides financières ou encore des primes d’opérations. Quant à la formation des soldats, elle devrait être assurée par des instructeurs étrangers.