La Mauritanie cherche-t-elle à copier l’expérience irakienne dans la lutte antiterroriste ? L’irakien Sheikh Ahmed Abou Risha annonçait récemment que son mouvement des forces de la Sahwa était disposé à apporter son soutien à tous les pays qui solliciteraient une telle aide pour lutter contre des groupes terroristes. Une déclaration clairement adressée à la Mauritanie qui s’était manifestée dans ce sens.
Les forces de la Sahwa sont un groupe armé irakien fort de plus de 100.000 combattants, qui s’est fait une place aux côtés des forces de l’ordre dans la lutte contre les réseaux terroristes en Irak, dont Al Qaïda. Son efficacité en a même fait une cible des terroristes. A l’occasion de sa visite en Irak en septembre dernier pour rencontrer le premier ministre Nuri al-Maliki, le ministre mauritanien de la défense Ahmed Ould Idey Ould Mohamed Radhi avait manifesté son intérêt pour l’expertise des forces de la Sahwa. L’idée du ministre mauritanien de la défense est de profiter de l’expérience de la Sahwa pour mettre sur pied une structure analogue en Mauritanie. Il vise purement la modernisation d’une unité militaire spéciale déjà existante, l’unité chamelière. Cette unité, qui a de longues décennies d’existence, a la particularité d’être fortement liée à la composition culturelle de la communauté, de se déplacer à dos de chameaux et de très bien connaître le désert et les conditions climatiques locales. Et c’est justement dans le désert que les groupes terroristes assoient leurs positions.
Mais le recours à l’Unité Chamelière pourrait présenter des risques pour la Mauritanie. Le rapport de forces entre les tribus et l’Etat est plus poussé en faveur des tribus dans le cas de la Mauritanie qu’il ne l’est en Irak. Développer les capacités militaires de cette unité fortement influencée par les différentes tribus locales pourrait bien exacerber la violence et les litiges territoriaux.