Dans une résolution largement adoptée jeudi par 536 voix pour, quatre contre et 18 abstentions, les eurodéputés appellent les autorités algériennes à autoriser de nouveau les médias qu’elles ont interdits, et à mettre un terme aux arrestations et aux détentions d’activistes politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme et de syndicalistes.
Les eurodéputés ont demandé jeudi lors d’une séance plénière du Parlement européen à Strasbourg, la « libération immédiate et inconditionnelle » du patron de presse algérien Radio M et le site d’information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, et appelé les autorités algériennes à respecter la liberté des médias.
Poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », le patron de presse a été condamné le 2 avril à cinq années de prison dont deux avec sursis.
A quelques semaines d’une visite d’Etat en France du président algérien Abdelmadjid Tebboune, prévue en juin, les eurodéputés invitent les institutions de l’Union Européenne (UE) ainsi que les Etats membres à aborder l’affaire El Kadi avec les autorités algériennes et à condamner ouvertement la répression exercée contre la liberté des médias.
“Depuis 2019, au moins 11 autres journalistes et professionnels des médias ont été poursuivis et placés en détention”, relève-t-on, ajoutant que la junte militaire du général Saïd Chengriha et ses services de renseignement, bloquent de plus en plus de sites d’information et de publications critiques vis-à-vis du gouvernement.
L’institution législative de l’UE constate, à cet égard, que depuis les manifestations du Hirak qui ont eu lieu en 2019, “les pouvoirs publics algériens entravent considérablement la liberté des médias et la liberté d’expression”.
Les eurodéputés appellent l’UE et les 27 à condamner ouvertement la répression exercée par l’appareil militaire du général Saïd Chengriha contre la liberté des médias en Algérie.