Des milliers de personnes ont manifesté hier dans la capitale malienne, Bamako, pour exiger le retrait de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma (Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali), qu’ils qualifient de « force d’occupation ».
Les manifestants, à l’appel d’organisations politiques et de la société civile, se sont rassemblés dans une salle de basket-ball au centre de la ville, où ils ont scandé des slogans tels que « Minusma dehors », « nous ne voulons pas de forces étrangères » et « carton rouge à la force incapable de l’ONU ».
Dans leurs discours, les leaders de la manifestation ont critiqué le dernier rapport de l’ONU sur le massacre perpétré en mars 2022 contre la population civile dans la ville de Moura, située dans la région centrale de Mopti.
Le rapport, publié par le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, souligne qu’au cours du massacre, l’armée malienne, ainsi que des soldats étrangers, ont tué plus de 500 personnes, torturé des détenus et violé des femmes et des jeunes filles.
Les organisateurs de la manifestation d’aujourd’hui à Bamako ont qualifié le rapport de « complot de l’OTAN pour attaquer le Mali » et ont qualifié la Minusma de « fabrication française » et de « force d’occupation ».
La MINUSMA a été créée le 25 avril 2013 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Le déploiement maximal de la MINUSMA autorisé par l’ONU est de 12 640 personnels, dont 11 200 soldats. Au 31 mars 2019, les effectifs de la mission étaient de 16 453 personnes, dont 12 644 militaires, 1 734 policiers, 454 officiers d’État Major, 1 421 civils, 39 experts spéciaux et 161 volontaires.