La semaine dernière s’est tenue au Sénégal la 18ème réunion de la Commission technique du GIABA (Groupe International d’Action contre le Blanchiment d’Argent). La rencontre de Dakar a été l’occasion de saluer les efforts accomplis par le Ghana et le Nigeria dans la lutte contre le fléau du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme.
Le Ghana n’est plus inscrit sur la liste des « pays à haut risque et non coopératifs » de l’Afrique de l’Ouest, où les activités illicites de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme prospèrent. Et le Nigeria est très proche de ne plus figurer sur cette liste infamante. La nouvelle est particulièrement importante pour la région, fragilisée par l’insécurité dans le nord du Mali, les conflits religieux au Nigeria, la rébellion au Sud du Sénégal, les règlements de compte en Côte d’ivoire, l’instabilité politique en Guinée-Bissau accentuée par l’influence des narcotrafiquants. La région est plongée dans un cercle vicieux où tous ces éléments favorisent les dérives liées au blanchiment d’argent, qui en retour augmente la criminalité. Le GIABA, organisme militant pour la protection du système financier international et fort d’un réseau de 187 pays adhérents, a mis en œuvre un Plan stratégique 2011-2014 pour aider les Etats à mieux encadrer leurs économies. C’est en partie grâce à cette assistance que le Ghana a pu combler les lacunes de son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, au point d’être désormais admis sur la liste des pays coopératifs pour l’amélioration de la conformité. Le Nigeria de son côté, est notamment parvenu à faire adopter et modifier par son Assemblée nationale la loi sur le blanchiment des capitaux et la prévention du terrorisme en octobre dernier.
D’autres pays tels que le Bénin, la Gambie ou encore la Sierra Leone semblent sur la même lancée avec des mesures législatives semblables en cours de préparation.