L’Alliance franco-sénégalaise de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, a accueilli la semaine dernière une conférence avec pour thème « Le tourisme en Casamance, état des lieux et perspectives ». L’occasion pour les participants de déplorer les effets que le conflit armé en Casamance a eus sur une activité qui a connu son apogée à la fin des années 1970.
Mamadou Diombera, enseignant au département du tourisme de l’Université de Ziguinchor, a révélé qu’entre 1975 et 1980, la Casamance accueillait chaque année en moyenne 75 000 touristes. Mais tout est remis en question avec l’éclatement de la crise sociopolitique au début de 1980. La crise étouffe toutes les potentialités touristiques de la région dont le fameux « tourisme de découverte » pour une région forte d’un riche patrimoine naturel et culturel. Un tournant est définitivement marqué avec la disparition de quatre touristes français en 1984, dans le Parc national de la Basse-Casamance. Depuis cette date, les ambassades étrangères n’autorisent plus leurs ressortissants à aller au-delà de la zone de la station balnéaire de Cap-Skirring, toujours en Basse-Casamance. Les conséquences pour l’activité touristique sont dures. Les services du ministère du tourisme ne reconnaissent plus à présent que 35 hôtels, 74 campements et auberges, 10 campements villageois, 8 agences de voyages et 23 guides touristiques. A titre comparatif, la capacité en hôtels de la Casamance représente le dixième seulement de celle de la station balnéaire de Saly-Portugal, à Mbour, dans l’ouest du Sénégal.
Commencé par le conflit, le déclin du tourisme en Casamance a continué à s’accentuer, en partie parce que les différents gouvernements qui se sont succédé depuis n’ont pas su pallier aux autres freins de l’activité, dont l’enclavement de la région, le manque de promotion ainsi que l’insuffisance de professionnels confirmés du tourisme.