Des experts de l’ONU ont établi que le groupe terroriste les Forces démocratiques alliées (ADF), actif dans l’est de la RDC, est soutenu financièrement par l’Etat islamique (EI) qui cherche à étendre sa zone d’opérations.
Un des nombreux groupes armés écumant l’est de la République démocratique du Congo, les ADF sont parmi les plus meurtriers, accusés d’y avoir tué des milliers de civils.
A l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, implantés en RDC depuis les années 1990, ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais).
Dans son dernier rapport, le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC affirme que l’EI a « fourni un soutien financier aux ADF depuis au moins 2019, par le biais d’un système financier complexe impliquant des individus dans plusieurs pays du continent, émanant de la Somalie et passant par l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Ouganda ».
Les experts indiquent également que les ADF ont « envoyé des combattants et/ou des collaborateurs en mission de reconnaissance pour tenter d’étendre leur zone d’opérations au-delà des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ».
Selon eux, « ils ont cherché à recruter et à mener des attaques à Kinshasa » ainsi que dans les provinces congolaises de la Tshopo, du Haut-Uélé (nord-est) et du Sud-Kivu.
Ils précisent que les ADF « ont intensifié leurs activités dans le Sud-Kivu, où le groupe armé disposait de réseaux de longue date » et ont « continué à recruter dans plusieurs mosquées ». Les ADF ont également « pris contact » avec un groupe armé dans la province voisine du Maniema.
Les experts de l’ONU consacrent également une large part de leur étude au soutien du Rwanda aux rebelles du M23, qu’ils avaient déjà établi dans de précédents rapports, bien que Kigali s’en défende.
Mouvement majoritairement tutsi, le M23 (« Mouvement du 23 mars ») a repris les armes fin 2021 et conquis de larges pans de territoire dans le Nord-Kivu.
Ils précisent avoir « obtenu d’autres preuves d’interventions directes des Forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC » et « identifié plusieurs commandants des RDF et des responsables (rwandais) coordonnant les opérations des RDF en RDC ».