La décision de Libye de fermer ses frontières avec l’Algérie, le Niger, le Soudan et le Tchad et de déclarer ces régions zones militaires fermées, dévoile l’ampleur de l’insécurité qui prévaut désormais dans toute cette partie du Sahara et du Sahel.
La question de la sécurité était un des principaux thèmes de la récente tournée du Premier ministre libyen. Après s’être rendu dans ces 4 pays limitrophes, le chef du gouvernement a annoncé, à son retour en Libye, un accord quadripartite impliquant ces différents Etats. Cet engagement visera à sécuriser les frontières du sud libyen. Celles-ci sont constamment en proie à la menace terroriste. En dehors de cette difficulté, une élue libyenne de la région a soulevé d’autres problèmes liés à cette partie du territoire libyen, où elle constate un flux croissant de migrants clandestins. Cet afflux pourrait avoir un lien avec les perspectives d’une intervention militaire internationale au Mali, opération censée libérer la partie Nord du pays. La même élue confirme, de surcroît, la présence de milices agissant dans une impunité totale, ainsi que la recrudescence des activités liés au narcotrafic. Devant un tableau aussi sombre, le gouvernement libyen se devait d’agir. Avec l’accord de l’Assemblée Nationale, les frontières Sud et une grande partie des frontières Ouest de la Libye sont ainsi provisoirement fermées. Plusieurs provinces du sud libyen à l’instar de Sebha, Obari et Koufra, sont désormais considérées comme des zones d’opérations militaires fermées. Cette mesure restera en vigueur jusqu’à ce que la circulation des biens et des personnes soit organisée.
Il revient à présent au ministre de la Défense de nommer un gouverneur militaire pour le sud libyen. Cette nouvelle autorité se verra conférer les pleins pouvoirs de l’Exécutif. En particulier en ce qui concerne la détention des personnes recherchées par la justice et les immigrés clandestins. Ces derniers risqueront même d’être tout simplement refoulés.