Algérie : Réquisitions de trois ans de prison pour un chercheur algéro-canadien et un journaliste

Le parquet de Constantine a demandé une peine de trois ans de prison ferme pour le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah ainsi que pour le journaliste algérien Mustapha Bendjama. 

Ces deux personnes sont détenues en Algérie depuis plus de six mois. Cette annonce a été faite par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le jugement sera prononcé le 29 août au tribunal de Constantine.

Raouf Farrah, âgé de 36 ans, et Mustapha Bendjama, âgé de 32 ans, font face à des accusations de « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias », selon le CNLD.

En outre, Raouf Farrah est également poursuivi pour « réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public », comme l’a précisé son avocat, Kouceila Zerguine, sur sa page Facebook. 

Son père, Sebti Farrah, âgé de 67 ans, a également été arrêté pour le même motif, et bien qu’il ait été libéré après 61 jours de détention pour des raisons de santé, il continue de faire l’objet d’accusations similaires, d’après Me Zerguine. Le procureur a également requis une peine de trois ans de prison ferme à son encontre.

Raouf Farrah, marié à une Canadienne et père d’une fillette de quatre ans, qui occupe le poste de chercheur-analyste au sein de l’organisation Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), avait été arrêté le 14 février chez ses parents à Annaba, à l’est de l’Algérie.

Quant à Mustapha Bendjama, il est le rédacteur en chef du journal privé Le Provincial, basé à Annaba. Il fait face à plusieurs poursuites depuis sa participation au mouvement de protestation du Hirak en 2019, dont il était l’un des principaux acteurs à Annaba.

Le journaliste a été arrêté le 8 février au sein de sa rédaction et accusé d’avoir aidé la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours auparavant, alors qu’elle était sous interdiction de quitter le territoire.

L’affaire Bouraoui, qualifiée d' »exfiltration illégale » par le gouvernement algérien, a entraîné de nouvelles tensions diplomatiques avec la France.

Le procès de Mustapha Bendjama et d’autres personnes accusées d’avoir facilité la sortie de la militante se tiendra séparément à une date encore à déterminer.