Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui s’est entretenu séparément par téléphone avec le président rwandais Paul Kagame et le chef de l’Etat de la RDC Félix Tshisekedi au sujet de la « situation instable » à la frontière entre les deux pays, exhorte les deux dirigeants à la désescalade et à l’apaisement des tensions, après une recrudescence des affrontements avec les rebelles opposés à Kinshasa.
M. Blinken « a plaidé en faveur d’une solution diplomatique aux tensions entre les deux pays et a exhorté chaque partie à prendre des mesures pour désamorcer la situation, y compris le retrait des troupes de la frontière », a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, dans un communiqué.
Les combats se sont intensifiés depuis début octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du M23 et l’armée de RDC (FARDC) alliée à groupes armés pro-gouvernementaux.
La résurgence fin 2021 du M23 (« Mouvement du 23 mars »), rébellion majoritairement tutsi soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et alimenté une crise humanitaire permanente dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis près de 30 ans.
Après une précédente flambée de violence l’année dernière, M. Blinken s’est rendu dans les deux pays. Il a publiquement soutenu les affirmations de Kinshasa selon lesquelles le Rwanda soutenait les rebelles.
Par ailleurs, la nouvelle opération de l’ONU, « Springbok », déployée dans l’est de la RDC, accusée d’inefficacité par de nombreux Congolais est déterminée à protéger la grande ville de Goma d’un éventuel assaut rebelle.
Avec l’armée de la République démocratique du Congo (FARDC), la Mission de l’ONU dans le pays (Monusco) a organisé lundi un déplacement pour la presse depuis Goma jusqu’à Sake, à environ 30 km de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
« C’est une position défensive pour contrer toute avancée du M23. S’ils arrivent et dépassent la ligne, nous avons l’équipement nécessaire pour les arrêter », déclare le major Éric Deshaies-Martin, chef de l’Information aux Opérations de la force de la Monusco.
Vendredi dernier, le commandant de la force onusienne, le général Otavio Rodrigues de Miranda Filho, avait annoncé à Goma le lancement le jour-même avec les FARDC de l’opération conjointe « Springbok », destinée à « protéger la population » et empêcher les rebelles du M23 de prendre Goma.
« Notre objectif principal est d’arrêter toute velléité du M23 d’envahir Sake ou Goma », avait-il déclaré, tout en soulignant que cette opération était « défensive ».
L’opération est constituée de Casques bleus indiens, marocains, uruguayens et guatémaltèques, ont indiqué les officiers lors du déplacement à Sake, sans en révéler l’effectif.