Burkina Faso : Une première raffinerie d’or pour renforcer le contrôle sur la précieuse ressource minérale

Les autorités de la transition au Burkina Faso ont inauguré jeudi à Ouagadougou les travaux de construction de la première raffinerie d’or du pays, la principale ressource minérale de la nation qui devrait être opérationnelle dans onze mois.

Le gouvernement burkinabè avait réquisitionné 200 kg d’or produits par une filiale du groupe canadien Endeavour Mining, une décision justifiée par une « nécessité publique » dictée par le contexte particulier du pays.

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition, a affirmé lors de la cérémonie de lancement que le pays ne procéderait plus à l’exportation de son or brut pour le faire raffiner à l’étranger. Il a souligné l’importance de raffiner localement pour avoir une connaissance précise de la qualité de l’or extrait, une considération cruciale selon lui. Traoré a noté que l’or est devenu le principal produit d’exportation du Burkina ces derniers temps, mais jusqu’à présent, le pays n’avait pas de contrôle effectif sur cette ressource. Ainsi, la décision a été prise de mettre en place une chaîne complète pour assurer ce contrôle.

La future raffinerie devrait avoir une capacité de production annuelle de 150 tonnes d’or pur à 99,99%, ce qui équivaut à environ 400 kg d’or par jour, selon Ismaël Sibi, président directeur général de Marena Gold, la société cogérante de la raffinerie. Les premiers lingots d’or, de qualité 22 carats, sortiront de cette installation dans 11 mois, a-t-il indiqué.

Outre ses retombées économiques, la construction de la raffinerie devrait créer 100 emplois directs et 5 000 emplois indirects, a ajouté M. Sibi. Cette initiative intervient dans un contexte où la production aurifère du Burkina Faso a enregistré une baisse de 13,7% en 2022 par rapport à l’année précédente.

Traoré a souligné que la fraude dans l’exportation de l’or contribue à alimenter le terrorisme dans la région, soulignant le lien entre ces activités illicites et les groupes jihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda. Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à des violences perpétrées par ces groupes, entraînant des pertes importantes en vies humaines et la fermeture de mines industrielles.