La France a décidé de mettre fin à sa présence au Niger avec la fermeture de son ambassade et le retrait de ses troupes, un tournant majeur au Sahel.
La décision de fermer l’ambassade de la France au Niger a été prise, selon des sources diplomatiques jeudi, en raison de l’incapacité de celle-ci à fonctionner normalement, officialisant ainsi la rupture définitive entre les deux pays. Sylvain Itté, l’ambassadeur français au Niger, expulsé par les autorités, a quitté le pays à la fin de septembre, après avoir été bloqué à l’intérieur de la représentation diplomatique pendant plusieurs semaines.
Les derniers contingents militaires français déployés au Niger doivent se retirer du pays ce vendredi, entérinant ainsi la séparation entre la France et le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État à Niamey. Cela met fin à une décennie d’efforts et d’engagement français dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.
Le retrait des 1 500 soldats et aviateurs français du Niger, qui était le dernier pays allié de Paris au Sahel avant l’arrivée au pouvoir des généraux le 26 juillet, fait suite aux retraits du Mali et du Burkina Faso, où la France a également été poussée vers la sortie par des juntes hostiles.
Le processus de retrait des forces françaises, amorcé au début d’octobre, a constitué un défi logistique en raison de son implication dans un voyage de 1 700 km sur des routes et des pistes à travers des régions désertiques et marécageuses, où des groupes jihadistes sont actifs, afin de rejoindre la capitale tchadienne N’Djamena, où est basé le commandement des forces françaises au Sahel.
Selon des sources bien informées, une partie des conteneurs français évacués du Niger sera transportée par voie terrestre de N’Djamena vers le port de Douala au Cameroun, un parcours d’environ 1 500 km traversant également des zones dangereuses, avant de prendre la direction de la France par voie maritime.
Cependant, des contingents américains subsistent au Niger, ainsi que, dans une mesure moindre, des contingents allemands et italiens. En décembre, Niamey a annoncé la fin de deux missions, l’une civile et l’autre militaire, de l’Union européenne. Le Mali, le Burkina Faso et maintenant le Niger, qui se sont unis contre le jihadisme, ont également renforcé leurs liens avec Moscou.