Vénéré par ses brigades d’islamistes, Iyad Ag Ghali, le numéro un de Ansar Dine, l’est beaucoup moins outre Atlantique. Pour preuve, les Etats-Unis l’ont mentionné mardi sur leur liste antiterroriste.
En faisant son entrée sur cette fameuse liste, Iyad Ag Ghali paye ses accointances avec Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Dans la foulée, tous ses avoirs sur le territoire américain ont été gelés. En outre, il est formellement interdit à tout ressortissant américain d’effectuer quelque affaire avec le chef d’Ansar Dine, un groupe armé né « des idées extrémistes » de ce dernier selon le communiqué du Département d’Etat américain. Dans la même adresse, Washington met l’accent sur les liens étroits qu’entretiennent Ansar Dine et AQMI. La deuxième organisation islamiste a avoir apporté du soutien à la première à l’occasion des attaques des villes d’Aguekhoc, de Gao, de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou « entre janvier et avril 2012 ». Ce n’est pas tout : le Département d’Etat américain a affirmé que les djihadistes d’Ansar Dine se sont tristement illustrés par du « harcèlement, de la torture et des exactions » dont une part de la population locale insoumise à leurs dictats a été victime.
Si les faits les plus récents du leader de Ansar Dine pourraient constituer la partie la plus sombre de son histoire dans le Djihad, celle-ci tire son origine bien auparavant. Iyad Ag Ghali est connu du grand public depuis 1990 : à l’époque, il s’insurge contre le gouvernement malien au sein du Mouvement Populaire de Libération de l’Azawad (MPLA). Deux ans plus tard, il a été le principal interlocuteur de l’Exécutif malien lors des pourparlers pour la paix.