Médecins Sans Frontières a publié ce vendredi un rapport sur la situation du camp de Mbéra, en plein désert mauritanien, qui accueille environ 74 000 maliens. Le manque d’eau principalement fait que la mortalité infantile y est au-delà du seuil d’urgence.
La situation de ces réfugiés, qui ne dépendent que de l’assistance extérieure pour survivre, est précaire. Les conditions climatiques sont extrêmes avec des températures pouvant atteindre 50 degrés à l’ombre. Selon Marie-Christine Ferir, la responsable de la réponse aux urgences de MSF, la nourriture, dont les rations se sont améliorées de manière générale, est présente en quantité suffisante, mais pas en qualité. Et ceci est particulièrement préoccupant pour les enfants.
Entre janvier et Avril, de nombreux enfants ont commencé à montrer des signes de malnutrition à cause de la carence en lait et en micronutriments. La mortalité infantile a atteint le seuil alarmant de 3.2 décès d’enfants pour 10 000 personnes par jours, soit entre 23 et 24 enfants chaque jour, alors que la limite est de deux décès. Et pour les tout-petits qui survivent s’ajoutent les risques de séquelles neurologiques irréversibles et de problèmes immunitaires que cette malnutrition peut provoquer.
Par ce rapport, c’est un cri d’alarme que MSF lance aux organisations d’aide. D’autant plus que la situation ne devrait pas s’améliorer rapidement. Ce camp est composé en grande partie de Touaregs et d’Arabes fuyant les représailles de la population locale ou de l’armée malienne qui les assimilent souvent sans distinction aux rebelles touareg et/ou islamistes. Vu le contexte actuel, leur retour n’est pas à l’ordre du jour.
Entre les combats, la haine ethnique, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des services de base, ce sont plus de 270 000 personnes qui ont fui le Mali en un an dont environ 170 000 répartis entre le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger.