Face à l’avancée continue du groupe armé M23 et des forces rwandaises dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le président Félix Tshisekedi a mis en garde contre un risque d’escalade aux « conséquences imprévisibles » dans la région. La prise de Goma par ces forces après une offensive rapide a provoqué des appels internationaux à la cessation des combats et au retrait des troupes rwandaises, en provenance de l’ONU, des États-Unis, de la Chine, de l’UE et de l’Angola.
Dans une allocution télévisée mercredi soir, Tshisekedi a reconnu l’aggravation de la situation sécuritaire, tout en assurant que des « ripostes vigoureuses et coordonnées » étaient en cours contre les « terroristes » et leurs alliés. Malgré les revers répétés de l’armée congolaise face au M23 et aux forces rwandaises, le président congolais a insisté sur la détermination du pays à se défendre.
Le M23, qui continue son avancée, a récemment pris les villages de Kiniezire et Mukwidja dans le Sud-Kivu, menaçant ainsi la capitale provinciale Bukavu. L’ambassadeur rwandais pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, a indiqué que le M23 allait « continuer » sa progression, insinuant même une possibilité de prise de Kinshasa, capitale de la RDC.
En réponse, la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a appelé à un dialogue avec le M23, une demande que Kinshasa a rejetée. Le président Kagame du Rwanda, quant à lui, a critiqué la SAMIRDC, la force de paix déployée par la SADC pour soutenir la RDC, affirmant que celle-ci « n’a pas sa place » dans cette situation et se comportait comme une force offensive contre les Congolais.
Le M23 et ses alliés rwandais ont pris Goma après plusieurs jours de combats intenses. La ville, déjà encerclée, a connu une accalmie relative mercredi, mais les affrontements ont fait plus de 100 morts et près de 1 000 blessés. Cette violence a exacerbé la crise humanitaire, avec plus de 500 000 déplacés depuis début janvier, selon l’ONU.
La situation dans l’est de la RDC, déchirée par les conflits depuis des décennies, reste un point chaud géopolitique majeur, où les richesses naturelles attirent de multiples intérêts étrangers, notamment du Rwanda, qui dément vouloir exploiter ces ressources mais accuse les groupes armés locaux de menacer sa sécurité.